Adieu MANU DIBANGO

 

Manu Dibango et Angélique Kidjo: "Indépendance Cha-Cha"

C’est avec émotion et tristesse que tous les membres de l’Association des Travailleurs du Congo-Kinshasa en France, ATCK-France, ont appris le décès du grand saxophoniste africain de renommée internationale Manu DIBANGO N’Djoké, survenu en France, le mardi 24 mars 2020, à l’âge de 86 ans, victime de la pandémie coronavirus ou Covid 19.

Manu, né à Douala au Cameroun en 1933, plus congolais des camerounais, était en 1960 à Bruxelles quand il a fait la connaissance d’un autre grand chanteur compositeur disparu en 1983, Joseph KABASELE wa TSHIAMALA dit Grand Kallé Jeff pour les intimes dans le célèbre orchestre congolais African Jazz. Dans cette capitale belge, le Grand Kallé accompagné de Vicky Longomba, Dr Nico Kasanda, Déchaud, Petit Pierre Yantula, Roger Izeidi avait été sollicité  pour égayer les soirées des délégués congolais en marge de la conférence de la Table ronde. C’est à cette occasion qu’il y a eu la production de la  chanson qui avait marqué la fin de la Table Ronde débouchant à la proclamation de l’indépendance du Congo.  Cette chanson intitulée « Indépendance Cha Cha » était devenue finalement et pratiquement l’hymne national des tous les pays africains au sud du Sahara à peine sortis  de la décolonisation en 1960.

En 1960, Manu Dibango, encore étudiant, jouait pendant ses vacances avec Fonseca et ses Anges Noirs  dans une boîte de nuit appelée les Anges Noirs à Bruxelles. Le Grand Kallé a remarqué ce jeune artiste qui jouait aussi bien du saxophone, du balafon, du piano et chantait aussi. Il l’invite à l’accompagner lors de sa prochaine séance d’enregistrement. Comme promis, Kallé revient à Bruxelles en 1961. Manu se retrouve avec Tino Baroza, Dicky Baroza et Edo Clari. « Jamais Kolonga » de Tino Baroza est la première chanson qu’il enregistre avec les Congolais.

Jamais Kolonga

Il est aussi présent au studio pour enregistrer « Lolo wa nga », « Mayele mabe » et bien d’autres chansons de cette série de l’African Jazz dit « aile Kallé ». C’est ainsi que Manu Dibango a commencé sa carrière professionnelle. Pour la promotion, il arrive à Léopolville de l’époque en août 1961. Il y assiste à la réconciliation avec l’aile Nico de l’African Jazz. Ensemble, ils vont faire la chanson « Africa mokili mobimba » du guitariste et chanteur Déchaud.

Africa mokili mobimba

Manu – Roger Izeidi – Rochereau

Les mélomanes congolais l’ont adopté et l’appelaient « Manu Tshibangu ».

Verckys – Roger Izeidi – Manu Dibango

 
 

 

A Léopoldville, aujourd’hui Kinshasa, capitale du Congo, Manu DIBANGO avait monté son groupe « African Soul quintet » avec Faugus, le jeune frère de Roger Izeidi parmi ses musiciens et initié les jeunes congolais de l’époque à danser le TWIST qui provenait de noirs américains par la création de sa chanson « Aye Aye Aye ah oh de Limete à Kalina ».

Twist à Léopoldville

Combien ont été émouvantes les retrouvailles entre Manu Dibangu et Faugus Izeidi à Montreuil dans la région parisienne à l’occasion de l’hommage au Grand Kallé organisé par l’ATCK-France en présence notamment du guitariste, auteur et compositeur Michelino Mavatiku.  Donc, Manu par son savoir-faire, à travers son instrument à vent, le saxophone et du piano de temps à autre, avait apporté un grain de plus dans la corbeille de la modernité de la musique congolaise au sein de l’orchestre African Jazz. C’est aussi le regretté Manu Dibango qui a fait des arrangements dans l’album de Franklin Boukaka où figurent des chansons « Le bucheron », « les immortels » et d’autres. Manu et Kallé se sont retrouvés à Paris pour faire des enregistrements dans le cadre de l’African Team.

Au moment où, le monde entier pleure Manu, tous les membres de l’Association des Travailleurs du Congo-Kinshasa en France, ATCK-France tiennent à présenter à sa famille, ses amis et tous ses fans, leurs condoléances les plus attristées.

Manu, nous ne t’oublierons jamais. Adieu et merci pour tout.

Par Andy MAVAMBU  YAKINI, Président de l’ATCK-France avec la collaboration de José NZOLANI.

5 Comments

  1. Patrick Dybantsa

    21 avril 2020 at 11 h 26 min

    A Manu,
    Félicitations et bravo l’artiste pour votre immense oeuvre. Vous laissez à vos mélomanes le souvenir d’un artiste à la carrière véritablement exceptionnelle.
    Regrets sempiternels.

  2. Ndombasi Sébastien Kamo

    21 avril 2020 at 20 h 12 min

    C’est vraiment enrichissant ce que vous avez pu faire comme travail et recherche.
    Merci pour la mémoire de ce grand Africain en la personne de Manu Dibango.
    Tous mes encouragements et remerciements à votre égard.
    Bonne continuation

  3. Oui, celui que j’appelais affectueusement père est mort, sans que le monde puisse lui rendre les hommages qu’il devait avoir ! Plus jamais je ne verrais DIB’S sourires. Adieu DIB’S soûl.

  4. Requiescat in Pace , Manu Dibango.
    Savez-vous me dire ce que grand musicien africain a fait pour notre Afrique, au moins pour Cameroun natal…en tant que femme africaine, j’aimerais bien savoir ,car je suis une activiste PAN- AFRICAINE ( pour l’ajouter à ma liste ).

    • ATCK

      22 avril 2020 at 16 h 56 min

      Manu Dibango a contribué à hausser la culture africaine par sa musique dans le monde. Même Mickaël Jackson, un moment s’était inspiré de soul Makosa de Manu Dibango. Donc il est un homme africain de grande culture.

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