Hommage à Joseph KASA-VUBU, Père de l’indépendance de la R.D.Congo NE EN 1917- MORT LE 24 Mars 1969

Ignorance ou oubli volontaire?

Un peuple sans histoire est un peuple perdu et sans mémoire collective. Comment la République Démocratique du Congo (RDC)peut-elle ignorer ou oublier d’honorer notre premier Président de la République, père de notre indépendance, alors que l’actualité que nous vivons en ce moment devrait nous y amener.

Le Président Joseph KASA-VUBU doit être honoré et occuper une place dans l’histoire de notre pays, au même titre que tous nos illustres personnages: KIMPA-VITA, connue aussi sous le nom de  NDONA BEATRICE, KIMBANGU, LUMUMBA, etc…

Les représentants les plus éminents de notre peuple qui ont marqué  une époque, doivent faire revivre devant nous leurs apports, exploits et accomplissements.

C’est pourquoi nous tenons à envoyer et souligner la vie de KASA-VUBU, brièvement ici, à l’occasion du 50e anniversaire de sa mort, au vu de l’indifférence générale des autorités.

KASA-VUBU Joseph, Président du RD CONGO de 1960 à 1965.

Dans l’histoire que nous vivons de notre pays, KASA-VUBU est le seul Président qui a été élu démocratiquement par le parlement à l’accession du Congo-Kinshasa à l’indépendance.

Cette élection avait été le couronnement de son combat mené pour aboutir à l’indépendance aux côtés de tous les autres leaders éminents de son époque: LUMUMBA, KALONJI, NGALULA, GISENGA, KAMITATU, TSHOMBE, BOLIKANGO, NGUVULU etc.

KASA-VUBU est le premier qui a « sonné le tam-tam de l’indépendance dans la nuit du colonialisme de l’Empire du silence qu’était le Congo”, disait le Cardinal MALULA. Depuis son premier acte: le discours sur le droit du premier occupant prononcé en 1946. La vie de Joseph KASA-VUBU était celle d’un combattant pour l’indépendance.

L’ABAKO, au départ, Association culturelle des BAKONGO servira de fer de lance pour lui, car aussitôt élu président de l’ABAKO qui devenait Alliance des BAKONGO. Il donna une orientation purement politique pour réclamer l’indépendance du Congo.

Dès lors que le problème de l’Indépendance et la Liberté est posé, tous les mouvements associatifs, syndicaux, culturels se muent en partis politiques pour réclamer la liberté.

L’indépendance acquise le 30 Juin 1960 ouvre la voie de la gouvernance du  pays par les Congolais eux-mêmes. La manière dont le pays devrait être gouverné, avec des structures administratives efficaces pour une meilleure gestion du pays  était au centre du nouveau pouvoir.

On a opposé faussement les unitaristes aux fédéralistes.

Comment KASA-VUBU voyait-il l’organisation administrative du pays?

Pour KASA-VUBU, être nationaliste c’est, au-delà de l’affirmation de l’unité nationale à laquelle tout le monde s’attachait. C’est manifester la volonté de proposer des stratégies intelligentes susceptibles de rendre effective cette unité. Et KASA-VUBU a proposé une stratégie de gestion qui demeure indépassable pour le Congo qui aspire au progrès et à l’unité: la stratégie fédéraliste. Pour KASA-VUBU, c’est le chemin de la vraie démocratie, au plus près des différentes  régions et des ethnies pour aboutir au progrès et au meilleur contrôle du pouvoir par le peuple. Il fallait donc doter le pays d’une constitution qui tienne compte de la volonté du peuple dans sa diversité. KASA-VUBU conférait aussi à l’unité une dimension spirituelle pour forger la conscience nationale dans les esprits et les cœurs.

KASA-VUBU concevait le mandat public comme un sacerdoce. Le politique doit servir le pays, le peuple et non ses propres intérêts. Le respect des engagements pris reflétait sa personnalité. Ces objectifs étaient pour lui, au-dessus de toute autre considération. Sa formation et ses études au séminaire ont fait de lui un modèle d’honnêteté avec un  sens aigu du devoir pour l’État .

Son mandat à la tête du pays a été cependant marqué par deux décisions majeures qui ont changé le cours de notre histoire:

  • La révocation de Patrice LUMUMBA, Premier ministre qui disposait pourtant, de la majorité au parlement. Cette mesure a favorisé le premier coup d’État de MOBUTU, en septembre 1960, avec comme conséquence la naissance de différentes rébellions.
  • La révocation du Premier ministre Moïse TSHOMBE et la nomination d’ Évariste KIMBA à sa place, alors que ce dernier ne pouvait disposer d’aucune majorité pour gouverner. Ce qui a été un bon prétexte à MOBUTU alors Lieutenant Général et Commandant en chef de l’Armée Nationale Congolaise pour réaliser son deuxième coup d’État, en neutralisant toutes les institutions du pays.

A la lumière de ce bref aperçu et analyse de la vie de notre premier Président Joseph KASA-VUBU, nous devons, nous Congolais, tirer les leçons du passé: exiger de nos dirigeants politiques une meilleure gouvernance et une gestion saine  mais aussi, savoir honorer la mémoire des illustres personnages qui ont marqué l’histoire de notre pays.

Guillaume MAKIDI

Secrétaire Chargé de la Communication de l’ATCK-France.

 

1 Comment

  1. Faustin Mbala Kingebeni

    26 avril 2019 at 19 h 33 min

    Le socle de nos antivaleurs est le qualificatif YUMA collé à cette grande personnalité pour ne pas s être servi . et cela pendant les 32 ans de Mobutu qui ont institutionnalisé le vol . humble honnêteté = yuma qui devient INJURE . et puis des expressions telles que MISO-GA et MISO MAKASI NDOKI TE à la place de dire MISO MAKASI NDOKI . . .

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